Iran : Cinq prisonniers disparaissent après avoir filmé secrètement une exécution

Le raid, auquel ont participé des Gardiens de la révolution (pasdaran), a eu lieu samedi, après la diffusion d'une vidéo sur les médias sociaux, qui montrait des responsables pénitentiaires après l'exécution de cinq détenus à la prison de Karaj, près de Téhéran.
Alors que l'on ne sait pas où se trouvent les cinq prisonniers emmenés par les forces de sécurité, on craint à présent qu’ils soient exécutés eux-mêmes.
Iran Human Rights Monitor, un groupe de défense des droits humains centré sur l'Iran, a publié les noms de quatre de ces condamnés à mort : Samad Farhadi, Sadegh Hafezi, Mohammad Chahargoushe et Ali Bagheri.
La vidéo a été enregistrée le mercredi 7 août, après l'exécution de Majid Arabali, Mohammad Reza Shekari, Hossein Panjeh-Maryam et Yousef Zakeri à la prison de Rajae Shahr.
- Il semble que les personnes suivantes étaient personnellement présentes lors de l'exécution :
- Mohammad Shahriari, Procureur général de Téhéran
- Le directeur de la prison de Gohardacht, Bagheri, qui ordonne personnellement aux sbires de procéder aux exécutions
- L'adjoint de Bagheri
- Le chef de la sécurité de la prison, Vali Mohammadi
- Plusieurs gardes pénitentiaires
Avant l'exécution, les gardiens avaient placé plusieurs autres condamnés à mort en isolement cellulaire, ainsi que ceux qui avaient été exécutés, ce qui signifiait que plusieurs prisonniers passaient la nuit à penser qu'ils seraient exécutés avant d'être transférés dans leurs cellules. C’est une pratique courante d'intimidation de la part du régime.
Après l'exécution, un camion frigorifique a été amené sur les lieux pour transférer les cadavres.
L'Iran détient le record mondial des exécutions par habitant. Rien qu'en juillet, le régime a pendu 39 prisonniers, dont quatre femmes. Parmi ces cas, il y avait une pendaison publique.
Les exécutions ont eu lieu dans les prisons de Birjand, Ghohardacht, Karaj, Kashan, Khondab, Mahshahr, Kelardasht, Orumieh (Urmia), Noor, Machhad, Mahabad, Zanjan, Minab, Bandar-Abbas, Borujerd, Shiraz, Tabriz, Gorgan, Dezful, Racht et Kermanchah.
Les organismes de défense des droits de l’homme des Nations unies ont condamné Téhéran pour des violations flagrantes des droits humains à 65 reprises. Ces violations comprenaient le déni des droits humains fondamentaux, des punitions violentes, comme l'amputation et la flagellation, et le traitement dégradant des prisonniers.